L’aventure séculaire, internationale aujourd’hui, mérite bien une suite …
Vers les années 430 de notre ère, St Romain fondait un monastère dans les forêts inhabitées du JURA. Eugendus ( Eugène ) dit St Oyen en fut le 4ème Abbé entre 480 et 510. Les territoires défrichés par les moines s’étendirent fort loin dans la Gaule et nombre de chapelles, de prieurés étaient créés. Appelée St Oyen jusqu’au 12ème siècle, la petite ville autour du monastère devint St Claude du nom du XII ème abbé. St Claude mort en 690, mais dont le corps fut retrouvé en très bon état en 1160, cinq siècles plus tard.
En 847, pendant la division du royaume entre les fils de Lothaire, sous le règne de Charles le Chauve, Algimar étant évêque de Vienne, le moine Otton, Comte de Vienne et de Mâcon, son épouse Adalsinde et leur fils le moine Amblard, donnent à l’abbaye de St Oyand du Jura, les celles de Bourbonce et de Salaize (située à 20 km au Sud de Vienne). Notons que les abbayes de St Philibert de Tournus (875) et Cluny (910) n’existent pas encore. Bourbonce était alors une petite agglomération avec sa chapelle à l’emplacement de la Gravière entre la Saône et la nationale 6 actuelle. En 906, sous Charles III le Simple, un conflit entre les moines de St Oyen du Jura et les chanoines de St Vincent de Mâcon y fut réglé. Ce premier lieu de culte disparut au cours des guerres de religion.
En 1285, sous St Louis, une bulle du Pape Innocent IV affirme : le monastère de St Oyen du Jura doit jouir intégralement du prieuré de St Oyen et de l’église de St Didier de Montbellet. Cette date est approximativement celle de la construction des deux sanctuaires actuels.
St Didier se confondit très vite avec le petit village voisin. Jadis, les Celtes, sur une butte, y célébraient Belenus, leur dieu du soleil, car à l’aube on en voyait poindre les premiers rayons. Déformé par l’usage, le mont Bélénus devint Montbellet. Allard, seigneur De la Tour, famille d’origine de Crèches, y possédait un château, mais sa réputation exécrable l’obligea à le démolir pour le reconstruire, vers l’an 1300, dans un marécage, à Buffières.
De son coté, le Prieuré de saint Oyen s’enrichissait grâce aux ressources qu’il retirait de sa situation privilégiée entre les deux grandes voies de communication : la route et la Saône. On y trouvait relais de poste, aubergistes, meuniers, vignerons, pécheurs, éleveurs, marchands. Sa foire était si renommée que Mâcon, jaloux se l’appropria ! Bref, St Oyen profitait de sa prospérité avec une certaine indépendance.
La révolution surprit tout ce petit univers. L’ancien système s’écroulait, les biens du clergé et de la noblesse devenaient biens nationaux, dont l’état tout neuf entendait tirer profit.
Et la petite chapelle bien fatiguée par son âge, fut vendue à un riche bourgeois, M. LANDOLPHE. Qui, par subrogation, la revendit à une quarantaine d’habitants de St Oyen. Mais ceux-ci, voyant que leurs anciennes ressources n’étaient plus les leurs, mais celles de la commune, s’en débarrassèrent en en faisant don à la commune !! qui dut l’accepter par 7 voix contre 5, après un conseil municipal houleux. Suivit la facture ! Les réparations nécessaires furent entreprises en 1844. Le porche fut supprimé, le toit refait ainsi que le dallage intérieur pour plus de 4300 francs de l’époque.
Et puis ensuite, tout doucement, le petit sanctuaire tombant dans l’oubli, sans utilité précise car faisant double emploi avec St Didier, église officielle de Montbellet, elle ne domina plus la situation que du haut de son beau clocher roman.
Tristement, dans sa solitude, les dégradations reprirent.
Jusqu’aux année 80 ou, tout doucement elle se ragaillardit. Les toits sont refaits, l’intérieur consolidé, la cloche automatisée, les abords entretenus, toujours aux bons soins de la commune.
Depuis 1990, sept expositions ont été offertes au public.
Pendant ce temps, curiosité aidant, en étudiant l’histoire, des contacts d’abord lointains, puis fréquents, aboutissent en 2008, à Montbellet, au mémorable jumelage des quatre villages Suisse, Italien, Savoyard et Mâconnais. Car tous portent le nom de St Oyen, quatrième abbé du monastère de St Claude du Jura en l’an 500.
L’aventure séculaire, internationale aujourd’hui, mérite bien une suite …